Note : 4/5
Thème : dystopie
.
Présentation :
Surdouée, asociale, polytraumatisée, Lila a tout oublié de sa vie antérieure. Elle n’a qu’une obsession : retrouver sa mère, et sa mémoire perdue. Commence alors pour elle un chaotique apprentissage, au sein d’un univers étrangement décalé, où la sécurité semble désormais totalement assurée, mais où les livres n’ont plus droit de cité. Au cours d’une enquête qui la mènera en marge de la légalité, Lila découvrira peu à peu son passé, et apprendra enfin ce qu’est devenue sa mère.
Sa trajectoire croisera celle de nombreux personnages, parmi lesquels un maître érudit et provocateur, un éducateur aussi conventionnel que dévoué, une violoncelliste neurasthénique en mal d’enfant, une concierge vipérine, un jeune homme défiguré, un mystérieux bibliophile, un chat multicolore…
.
Mon avis :
Quelle lecture étrange ! Ce roman mêle dystopie, traumatisme infantile et reflet de l’amour mère/fille.
Le tout début du roman est assez obscur. Nous sommes dans les pensées d’une petite fille de 6 ans environ poly traumatisée qui se retrouve dans un « centre » pour enfants retirés à leur famille. Elle ne supporte pas qu’on la touche, n’aime pas le contact des autre, panique dans les endroits inconnus, etc. La première partie du roman s’articule sur son obsession de retrouver sa mère qu’elle idolâtre mais dont elle a finalement très peu de souvenirs. Le directeur du centre, Monsieur Koffmann, va vite la prendre sous son aile et découvrir qu’elle est surdouée. Très vite il va gagner sa confiance mais son extravagance et ses techniques d’apprentissage sortant de l’ordinaire vont vite lui porter préjudice et il va disparaitre mystérieusement.
Alors que jusque-là le roman se déroulait dans un monde clos (celui du centre), s’étoffe alors les contours du monde alentours et les lois qui les régissent. Une ville de Paris post-apocalyptique nous est décrite peu à peu alors que Lila grandit. Les engrenages de cette société ultra contrôlée et trop bien-pensante se mettent peu à peu en marche. De caméras sont présentes dans toutes les maisons, les mariages et les enfants doivent approuvés par l’Etat, les grammabook ont remplacés les livres. Toute information compromettante peut donc aisément disparaître sans qu’aucune trace ne subsiste.
Sorte de 1984 moins trash, on découvre une agglomération divisée en deux : le centre prospère, moderne, et ultra protecteur et la banlieue, de l’autre côté du mur, appelée la Zone. Là c’est le crime, la faim, la pauvreté. Bref que de choses bien ragoutantes.
L’héroïne va devoir surmonter ses peurs et franchir les interdits pour retrouver sa mère, dont les dernières traces ont été trouvées dans la zone.
Avec un monde comme cela, on pouvait d’attendre à des explorations nocturnes, des aventures dignes du YA dans la zone et tout le tralala. Mais l’auteur a choisi de centrer son histoire sur le ressenti de l’héroïne, ses réflexions, son évolution, sa petit vie bien tranquille qui bascule imperceptiblement dans la clandestinité. Bon choix car l’image renvoyée semble bien plus réelle, plus palpable. Plus mature aussi.
Finalement l’action est peu présente et plutôt sous-jacente. Les découvertes de Lila nous emmènent dans la zone, on l’imagine mais on n’y pénètre jamais. L’auteure privilège la description des relations qui s’établissent entre les Lila et les autres protagonistes et l’impact que cela aura sur sa vie : Mr Kauffmann d’abord, puis son deuxième tuteur Fernand, Lucienne sa femme, Justinien un collègue simple d’esprit et Milo Templeton son patron.
.
La conclusion de la guenon :
Je suis assez ébranlée de cette lecture. J’ai du mal à savoir si j’ai beaucoup aimé ou simplement bien aimé du coup. Un livre dystopique loin de lecture jeunes adultes qu’on nous sert à la pelle. Ici le monde futur fait froid dans le dos. Tout semble des fois trop réel…
.
Lu pour :